Afin de dénoncer l’implantation du Lean management, dont les méthodes sont fortement contestées en Europe, les employés syndiqués FISA de la Ville de Sherbrooke ont décidé de faire valoir leur insatisfaction à l’employeur en tapissant leurs bureaux d’affiches. L’employeur n’ayant pas apprécié, a exigé des syndiqués qu’ils les retirent, mais en pleine négociation de convention, le syndicat a fait valoir ses droits d’affichage et de contestation. Voici la réponse du président du SFMP, Carl Veilleux.

 «Votre plan prévoit des économies de 11 millions de dollars dont des coupures salariales de 7 millions de dollars. Sans attendre le début des négociations, vous avez commencé à créer des « pools » de salariés qui ont un effet direct sur les conditions de travail de nos membres. Vous n’êtes pas sans savoir que le but premier des négociations, pour le Syndicat, consiste à la protection et l’avancement des conditions de travail de nos membres.

Il ne se passe pas une séance de négociation sans que l’effet des décisions sur l’optimisation ne soit discuté à la table. Vos programmes d’optimisation touchent directement au principe d’ancienneté, de promotion, d’horaire de travail et de santé et sécurité. Dans ces circonstances, le Syndicat jouit pendant la période de négociation d’un droit fondamental à liberté d’expression pour informer ses membres et la population des enjeux du renouvellement de la convention collective.

Nous vous informons qu’il n’est pas dans notre intention de retirer nos affiches ou de restreindre notre droit à la liberté d’expression. Également, toute obstruction de la part de la Ville à nos droits constitutionnels sera immédiatement contestée en vertu de l’article 12 du code du travail. Toutes mesures disciplinaires sera également contestées pour les mêmes raisons en vertu de l’article 15 du code du travail et par grief.

La Ville de Sherbrooke qui se vante d’être une championne de la défense de la  liberté d’expression dans le dossier de Raïf Badawi, devrait appliquer ces principes à ses salariés.»